Christian-B. Amphoux, «Le texte évangélique de césarée et le type de texte 'césaréen' des evangiles», Vol. 12 (1999) 3-16
The adjective «Caesarean» is generally predicated of a number of textual variants (rather than a full text) attested by a group of medieval Greek manuscripts and some ancient versions. Some of these variants were already known by Origen, which explains the choice of the adjective «Caesarean»; but these are not the variants belonging to the text followed by Origen, the origin of which was around 200 AD and probably in Antioch, rather than Caesarea. The author attempts to explain the alternance between these two types of texts associated with Caesarea.
particulier, l’impératif aoriste de la demande sur le pain s’explique comme
une survivance isolée, dans le Sinaïticus, qui vient du texte
"occidental" (D) et que Marcion a remplacé par un présent. La forme
courte alexandrine est une reprise de Marcion avec un minimum de changements;
ailleurs, la reprise est plus critique, mais certaines variantes introduites par
Marcion font l’unanimité, à l’exception de la Vieille latine qui maintient
le texte le plus ancien, peut-être par influence de la liturgie.
Ainsi, les nombreux accords entre le Vaticanus et le Sinaïticus
ne font pas d’eux les représentants constants d’une seule forme du texte
évangélique, il y a lieu de considérer leurs variantes comme significatives
de deux projets éditoriaux, tous deux vers 340, l’un, plus synthétique et
novateur, à Césarée, et l’autre, plus respectueux de la tradition
antérieure remontant à la fin du iie siècle, à Alexandrie.
3. Repères pour le texte des Evangiles lu à Césarée
Les deux exemples que nous venons d’examiner permettent de distinguer plusieurs périodes, concernant le texte de Césarée.
Une édition prôto-antiochienne, vers 200
Le type de texte "césaréen" représente une
édition des Evangiles existant avant Origène et connue de lui, mais venant
plutôt d’Antioche que de Césarée.
Les éditions de vers 200. Ainsi, on conserve les traces
de deux éditions des Evangiles vers 200 ou un peu avant, l’une à Alexandrie,
et l’autre probablement à Antioche. L’édition d’Alexandrie est
représentée par plusieurs papyrus anciens (P45, P66, P75)
qui montrent que le texte est recopié librement (P45, P66),
que Marc n’est pas encore de type alexandrin (P45 comparé
à B), et que les Actes faisaient partie de cette édition (P45).
Les témoins de l’édition d’Antioche n’ont, au contraire, que les quatre
Evangiles: tel serait donc le contenu originel de cette édition.
Les écoles romaines. Ces deux éditions poursuivent un
travail commencé par les écoles romaines qui reconstituent, après 135, les
principaux courants du christianisme primitif: le courant paulinien, avec
Marcion, qui dévie vers le docétisme, mais révise Luc et édite les
Epîtres de Paul; le courant helléniste, avec Valentin, puis Héracléon, qui
dévie vers le gnosticisme, mais commente Jean; et le courant pétrinien,
avec Justin, puis Tatien, qui dévie vers l’encratisme, mais utilise Matthieu
comme la base du Diatessaron.
Le texte "occidental". Ces écoles romaines
disposent du même texte des Evangiles, c’est le texte "occidental"
dont le Codex de Bèze est le