Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
guéri. P y examine successivement le cas de la "lèpre" humaine (Lv 13,2-46), celui de la "lèpre" des vêtements (13,47-59), et celui de la "lèpre" des maisons (14,33-53). Entre ces deux dernières catégories, il détaille longuement le rituel de réintégration auquel doit se soumettre le "lépreux" après sa guérison (14,1-32).
Comme aussi les autres instructions sur l’impureté, les instructions portant sur la "lèpre" sont données par YHWH conjointement à Moïse et à Aaron (Lv 13,1; 14,33). Par contre, celles relatives au rituel de réintégration sont adressées à Moïse seul (Lv 14,1).
La "lèpre", t(rc, telle que la décrit P, touche aussi bien des personnes que des objets. Elle est principalement caractérisée par la présence de taches de couleur verdâtre ou rougeâtre, là où il s’agit d’une lèpre affectant des vêtements ou des maisons, de taches avec des poils blancs, dans le cas d’une "lèpre" frappant des personnes, ce qui d’ailleurs permet de comparer l’apparence du "lépreux" à la neige (Ex 4,6; Nb 12,10; 2 R 5,27). Le diagnostic de "lèpre" n’est toutefois prononcé par le prêtre que si, premièrement, cette tache forme une plaie, (gn, qui se creuse et, dans le cas d’une personne, fait apparaître la chair vive, et si, deuxièmement, cette plaie s’étend, h#&p. La "lèpre", dans la définition qu’en donne P, se présente ainsi comme un mal mystérieux qui ronge son support et se propage sur lui de manière incoercible, ce qui explique sans doute la crainte qu’elle inspire. Elle n’a donc rien à voir avec la maladie connue sous ce nom et qui est due au bacille de Hansen. La lèpre qui frappe les personnes est en fait une dermatose qui s’apparente à la psoriasis15.
Que P ait consacré autant de place à l’établissement du diagnostic se comprend aisément au vu des enjeux. Ceux-ci, en effet, sont considérables. Pour un vêtement ou une maison, le diagnostic de lèpre signifie la destruction de l’objet contaminé (Lv 13,52; 14,45), et ce, dans le cas d’une maison, sans aucune possibilité d’en réutiliser les matériaux (Lv 14,40-42.45). Dans le cas d’une personne, il a pour conséquence non seulement la discrimination visuelle du malade, qui