Maurice Gilbert, «Note philologique et exégétique sur DanielLXX-Th 3,40 (17)», Vol. 97 (2016) 287-293
In DnLXX-Th 3,40 (17), the formula that the french liturgy translates by trouve grâce devant toi ('as to please You') and that Jerome translates by ut placeat tibi is an enigma. The Greek versions offer a problematic text. As it has long been recognized, they presuppose a Hebrew Vorlage which is difficult to construe as an optative form. Instead, it should be construed as a determination or clarification of the principal clause (Joüon-Muraoka § 123r).
noTe PHiLoLogiQue eT eXégéTiQue sur danieLLXX-Th 3,40 (17) 291
la Bible de Jérusalem (1998), en admettant que le verbe grec est un
optatif: «que pleinement nous te suivions».
2. C. Kuhl 15 propose de lire $nrx hlkw, «et que cesse ta colère».
C’est là modifier considérablement les données des textes grecs et
latins, puisque o;pisqe,n sou disparaît, considéré comme erroné.
3. m. delcor 16 suppose $yrxa $lh. mais cette expression se traduit
mal par evktele,w o;pisqe,n sou. Par ailleurs, on a dit plus haut qu’en
am 2,4 et Jr 2,2, cette expression hébraïque se traduit en grec par le
verbe evxakolouqe,w, qu’on lit précisément en dn 3,41 LXX et Théodo-
tion. il y a peu de chance qu’elle se soit trouvée également au verset
précédent 3,40.
Bref, des trois hypothèses, la première avec le verbe au piel est la
plus répandue et demeure encore en piste. Peut-on vraiment expliquer
les deux leçons de la LXX et celle de Théodotion à partir d’elle? C’est
possible.
Les mots o;pisqe,n sou sont communs aux trois leçons et peuvent
sans problème traduire l’hébreu $yrxa. reste le verbe. Celui de Théo-
dotion couvre littéralement alm. mais ce verbe hébreu suivi de $yrxa,
la LXX le rend plus généralement par le verbe poreu,omai ou par un
des composés du verbe avkolouqe,w.
Cependant, dans la LXX, le dédoublement de la formule laisse
supposer une correction écrite tout d’abord en marge (mais à quel en-
droit?) et passée ensuite dans le texte à la fin du verset. La correction
ne porte que sur le verbe. or, l’un et l’autre, evxila,skomai et teleio,w,
peuvent traduire plusieurs verbes hébreux dont la deuxième lettre est
l et, d’autre part, teleio,w peut traduire alm au piel.
il suit que la LXX a traduit tout d’abord evxila,sai à partir d’un
verbe qu’on lisait mal, hormis probablement sa deuxième lettre l: soit
hlx soit xls. un correcteur bénéficiant d’une meilleure lecture ajouta
WiederHoLT, “das gebet des azarias und der Lobgesang der drei Jünglinge”, ThQ
53 (1871) 373-408, spéc. 381; a. KoHLing, Das Buch des Propheten Daniel
(mainz 1876) 121; BLudau, De alexandrinae, 160; r. CorneLY, Historica et cri-
tica introductio in utriusque Testamenti libros sacros (Parisiis 1887) ii, 503; J.
KnaBenBauer, Commentarius in Danielem prophetam, Lamentationes et Baruch
(Cursus scripturae sacrae; Parisiis 1891) 119-120; W.H. BenneTT, in r.H.
CHarLes (ed.), APOT, ii, 634, note sur le v. 17. Cf. aussi J. Linder, Commentarius
in librum Daniel (Cursus scripturae sacrae, ii, 23; Parisiis 1939) 199-200, qui lit
la même expression, mais sans le l initial.
15
C. KuHL, Die drei Männer im Feuer (BZaW 55; giessen 1930) 152-153.
Cf. aussi Linder, Commentarius, 200, en note.
16
m. deLCor, Le livre de Daniel (sB; Paris 1971) 101.