Paul Beauchamp, «Lecture christique de l’Ancien Testament», Vol. 81 (2000) 105-115

Attempting a Christ-oriented reading of the Old Testament is a challenge which invites objections and obstacles. What is the degree of legitimacy or of necessity which the New Testament (the Gospels and Acts) provides for such a reading? We are concerned with those texts which set forth the principle itself rather than with individual citations; such a reading appears as inseparable from the foundations of the faith. Other texts are illuminating for us with regard to the way of carrying this out. This article presents the first lines of a response, by means of a hermeneutical conversion. It presupposes that one cannot distance oneself from the literal meaning and from its spiritual and theological content.

        Cette théologie accordée à la Bible fera toute sa place à l’esthétique. L’exégèse dont nous parlons ne relègue pas en seconde place les arguments dits "de convenance", qui appartiennent à ce territoire de l’esthétique, à laquelle est indispensable la considération des ensembles. Celle-ci n’est aucunement inconciliable avec une argumentation, commune à l’exégèse juive et à la première exégèse chrétienne, qui semble voleter de verset isolé en verset isolé;

        Dans la mesure où elle se porte à la rencontre de l’acte christique d’accomplir, en tant qu’il est acte d’obéissance, cette exégèse est accordée à une théologie dont l’axe principal est la recherche de ce qui, dans le soubassement de l’éthique, la fonde. Il est de la nature de la vérité qui se manifeste dans l’ordre éthique, de ne pas contraindre la liberté mais, au contraire, de l’assurer tout en lui posant une obligation, pour laquelle j’ai plusieurs fois proposé le terme d’"intimation". Il est tout à fait certain que la lecture christique a pour orientation ultime de rejoindre l’acte d’obéissance de Jésus qui reconnaît la volonté du Père dans les Écritures. Mais ceci n’est pas contraire à la dignité de la raison, étant donnés les liens qui, au plus profond de la structure humaine, réunissent "comprendre" et "consentir".