Christian-B. Amphoux, «Le texte évangélique de césarée et le type de texte 'césaréen' des evangiles», Vol. 12 (1999) 3-16
The adjective «Caesarean» is generally predicated of a number of textual variants (rather than a full text) attested by a group of medieval Greek manuscripts and some ancient versions. Some of these variants were already known by Origen, which explains the choice of the adjective «Caesarean»; but these are not the variants belonging to the text followed by Origen, the origin of which was around 200 AD and probably in Antioch, rather than Caesarea. The author attempts to explain the alternance between these two types of texts associated with Caesarea.
La critique textuelle du Nouveau Testament s’est trouvée à l’honneur, à l’occasion des soixante-dix ans du prof. J. Neville Birdsall 1, et la coïncidence entre la naissance de cet illustre collègue et l’identification du type de texte "césaréen" a fourni le prétexte au choix de cette communication. Le type de texte "césaréen" des Evangiles groupe des variantes de manuscrits grecs et de versions anciennes de première importance. L’étude de référence est celle de R. P. Blake, K. Lake et S. New, parue dans la Harvard Theological Review en 1928 2. Mais le type de texte "césaréen" n’a pas le monopole du rapport avec Césarée, pour les Evangiles: l’un des grands onciaux, le Codex Sinaïticus, copié au milieu du ive siècle, découvert au monastère du mont Sinaï avec un Nouveau Testament absolument complet, présente divers liens péritextuels avec Césarée. L’étude de référence est, cette fois, le livre de H. J. M. Milne et T. C. Skeat, qui paraît à Londres en 1938 3, après d’autres études parmi lesquelles il convient de retenir l’analyse de M. J. Lagrange, dans son traité de critique textuelle, édité à Paris en 1935 4. Or, le texte de ce manuscrit n’est pas de type "césaréen", mais alexandrin. Pourtant, le type de texte "césaréen" existe bien avant le ive siècle, puisqu’il est cité par Origène, à Césarée entre 230 et 250; il existe aussi après 400, puisque les versions arménienne et géorgienne qui l’attestent sont entreprises dans le second quart du ve siècle. Comment expliquer cette alternance de deux types de texte liés à Césarée?