Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
à cet ensemble isole ces différents cas de celui des animaux "impurs" et conforte ainsi les observations que nous avons pu faire concernant la mise à part de Lv 11.
Cette structure concentrique permet aussi à P de distinguer d’emblée deux types d’impuretés liées à la sexualité. Le premier est celui de la femme accouchée (Lv 12), dont la singularité par rapport aux autres cas d’impureté est clairement marquée par l’absence d’Aaron aux côtés de Moïse comme interlocuteur de YHWH. Cette impureté, expressément comparée à celle consécutive aux règles (vv. 2.5), est mise en relation avec l’écoulement de sang qui accompagne l’accouchement (v. 7).
Le second type d’impureté, longuement développé au ch. 15, est celui qu’entraînent les différents écoulements génitaux, bwz, bz: relations sexuelles (v. 18; voir aussi Ex 19,15; 1 S 21,5-6), écoulements pathologiques (vv. 2b-12; voir aussi Lv 22,4; cf. 2 S 3,29) ou pertes séminales accidentelles (vv. 16-17; voir aussi Dt 23,11-12; 1 S 20,26) chez l’homme; et, pour ce qui est de la femme, règles, qu’il s’agisse de règles normales, hdn (vv. 19-24; voir aussi 2 S 11,4) ou d’un écoulement de sang intervenant en dehors de la période des règles, ou de règles dépassant la durée normale, bwz (vv. 25-27).
Les conséquences qui résultent de ces impuretés varient selon les cas. L’impureté consécutive à un accouchement a pour seule incidence d’interdire à la jeune mère l’accès au sanctuaire et le contact avec tout ce qui est saint (v. 4), conformément au principe énoncé en Ag 2,13 selon lequel l’impur contamine le saint. Par contre — et le silence du texte sur ce point est ici tout à fait significatif — son impureté ne se transmet pas à l’intérieur du domaine profane et n’affecte ni les personnes ni les objets avec lesquels elle entre en contact, ce qui d’ailleurs explique l’absence d’Aaron, dont l’intervention n’est requise que dans les cas où il s’agit de diagnostiquer l’impureté et où l’impureté est contagieuse. Cette exception à la règle générale est nécessaire non seulement pour éviter à la femme accouchée une mise en quarantaine totale qui, en régime de monogamie, aurait des retombées conjugales et familiales très lourdes. Elle l’est surtout afin de ne pas conduire à considérer le nouveau-né comme impur, ce qui reviendrait à établir une équivalence absurde entre ce qui est vie, et qui donc est le fruit de la bénédiction divine, et ce qui est impur, et donc