Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
... considérer que le chapitre 11 se préoccupait avant tout de l’alimentation des humains était finalement comme penser que les lois qui protègent les cailles et les faisans pendant la période de reproduction sont des lois alimentaires destinées à protéger la pureté des chasseurs11.
Ce que visent donc les instructions sur les animaux "impurs", c’est la protection du plus grand nombre des espèces animales. Mais il y a plus. Car il ne s’agit pas uniquement de réglementer afin de protéger des espèces. Les dispositions imposées par Dieu à Israël s’insèrent, en effet, entre l’utopie "végétalienne" de la création, où aucune espèce n’est destinée à servir de nourriture à d’autres êtres vivants (Gn 1,29-30), et la situation post-diluvienne où, afin d’offrir un dérivatif à la violence, Dieu autorise la mise à mort et la consommation de tout être vivant (Gn 9,2-4). De sorte qu’en introduisant une distinction entre animaux pouvant servir à la consommation humaine et animaux interdits à la consommation, Dieu rétrécit le champ de ce qui peut être consommé. Tandis que le reste de l’humanité peut disposer pour sa nourriture de l’ensemble du règne animal, Israël, lui, devra se limiter à quelques espèces. Et, par là-même, de par sa pratique alimentaire, il se rapproche de la situation originelle. En imposant à Israël cette position intermédiaire entre le "rien" des origines et le "tout" de l’ère post-diluvienne, Dieu met Israël à part. Et il en fait ainsi le porteur de l’utopie de la création, où toute vie, humaine et animale, est placée sous le signe de la bénédiction divine, et donc de l’espérance du jour où toute violence aura définitivement disparu.
2. La sexualité
Le cas des impuretés liées à la sexualité fait l’objet de deux chapitres distincts, à savoir Lv 12 et 15, séparés par un long développement consacré à la "lèpre"12. La structure concentrique donnée