Alain Martin, «Matthieu 1:16 dans le palimpseste Syriaque du Sinaï», Vol. 15 (2002) 87-94
In the present article, the author analyses a variant reading of Matt. 1:16 that only
appears in a Syriac palimpseste of St Catherine in Mount Sinai and which concerns an
important issue of the Christian dogma: the virginal conception of Jesus.
Matthieu 1:16 dans le palimpseste syriaque du sinaï 89
Joseph, comme ils ne s’étaient pas approchés l’un de l’autre, elle se trouva
enceinte de l’esprit de sainteté.
19 Joseph alors, son mari, parce qu’il était juste, ne voulait pas que fut dés-
honorée Marie, et il pensa à la répudier tranquillement.
20 Comme alors il pensait à ces choses, se montra à lui un ange du Seigneur
(= YHWH) dans une vision, et il lui dit: Joseph fils de David, tu ne crain-
dras pas de prendre Marie ta femme, car celui qui naîtra d’elle, (est) de
l’esprit qui est de sainteté.
21 Elle t’enfantera en effet un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus: c’est lui
en effet qui fera vivre (= sauvera) son peuple de ses péchés.
22 Cela en effet fut pour que s’accomplisse la chose qui fut dite par le Sei-
gneur (= YHWH) dans Esaïe le prophète qui disait:
23 Voici, la vierge sera enceinte et elle enfantera un fils et ils l’appelleront du
nom d’Emmanuel, qui se comprend: Dieu avec nous.
24 Quand en effet se leva Joseph du sommeil, il fit comme lui commanda
l’ange du Seigneur (= YHWH) et conduisit sa femme.
25 Et elle lui enfanta un fils et il l’appela du nom de Jésus.
(Les mots entre parenthèses suppléent ou expliquent le syriaque).
Dans Cureton, on a pour Mt 1:16:
Jacob engendra Joseph, ce Joseph qui était fiancé à Marie jeune fille,
laquelle enfanta Jésus qui est appelé messie.
Dans la Pechitta, on a pour ce même verset:
Jacob engendra Joseph mari (homme) de Marie de qui fut né Jésus qui fut
appelé messie.
‘Engendrer’ (pour un homme) et ‘enfanter’ (pour une femme) sont
rendus en syriaque par la même racine yld. à deux formes différentes.
Cureton a ces deux formes alors que Sin. a, les deux fois, celle qui est em-
ployée pour l’homme. La Pechitta emploie pour Jésus une forme passive
au masculin.
Nous ne tenons pas compte, dans cette étude de la version haarkléenne,
nettement postérieure et calque servile du texte byzantin.
4. Matthieu 1:16 dans le texte grec et les versions, comporte une autre
variante qui, bien que différente de celle de Sin., peut éclairer celle-ci.
Le manuscrit grec Koridethi Θ 038 ainsi que les minuscules f13
et la version latine it, ont une forme qui se rapproche le plus de Sin. :