Maurice Gilbert, «Où en sont les études sur le Siracide?», Vol. 92 (2011) 161-181
This article takes stock of works published over the last twenty years on the book of Sirach. In it the textual, literary and theological problems dealt with these days are discussed in succession. The footnotes provide an ample bibliography on the subject. The conclusion is that research on this book is making great strides, but also that it is far from having solved all these problems.
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OÙ SIRACIDE ?
EN SONT LES ÉTUDES SUR LE
Enfin, pour ne pas multiplier les exemples, l’ajout de Si 25,12
qui se lit en grec, en latin et en syriaque:
Craindre le Seigneur, c’est commencer à l’aimer;
lui faire confiance, c’est commencer à s’attacher à lui.
3. Canonicité et inspiration
Le livre de Ben Sira est considéré par l’Église catholique
comme canonique et inspiré. Il ne l’est pas pour le Protestantisme.
Cependant tel auteur récent a remis en question la position protes-
tante 53. Il n’en reste pas moins que, même pour les catholiques, se
pose la question de savoir si la version longue de la Sagesse de
Ben Sira, c’est-à -dire avec les modifications et ajouts de la
seconde édition, est canonique et inspirée. Sur cette question, je
me suis exprimé voici près de vingt-cinq ans et personne ne m’a
contredit jusqu’à présent 54. Je note tout d’abord que l’Église n’a
jamais précisé, dans ses documents conciliaires, ni l’édition ni la
langue du livre de l’Ecclésiastique qu’elle considérait canonique et
inspiré, sauf que le concile de Trente, dans son décret du 8 avril
1546, avait précisé que les livres canoniques sont pris “en entier
avec toutes leurs parties, tels qu’on a coutume de les lire dans
l’Église catholique et tels qu’ils sont dans l’ancienne édition latine
de la Vulgateâ€. Or, la Vulgate donne un texte long de l’Ecclésias-
tique 55. Cependant le même concile avait demandé une bonne
édition de la Septante et, pour le Siracide, c’est le texte court que
l’on publia en 1587. Quant aux Pères de l’Église, les latins citent le
plus souvent le texte long et, parmi les grecs, font de même
Clément d’Alexandrie et surtout Jean Chrysostome, les autres
citant le texte court 56. Cela revient à dire que l’Église admet deux
V. KOPERSKI, “Sirach and Wisdom: A Plea for Canonicityâ€, The
53
Biblical Canons (ed. J.-M. AUWERS – H.J. DE JONGE) (BETL 163; Leuven
2003) 255-264.
M. GILBERT, “L’Ecclésiastique. Quel texte? Quelle autorité?â€, RB 94
54
(1987) 233-250.
Il en est de même dans la Néo-Vulgate et dans les traductions litur-
55
giques officielles qui en dépendent: La Sacra Bibbia. Conferenza Episcopale
Italiana (Roma 2008); Sagrada Biblia. Versión oficial de la Conferencia Epis-
copal Española (BAC; Madrid 2011).
Cf. mon article “Jesus Sirachâ€, RAC 17 (1996) 878-906. Parmi les
56
études récentes sur les Pères, cf. J. LEEMANS, “Canon and Quotation. Athana-