Maurice Gilbert, «Note philologique et exégétique sur DanielLXX-Th 3,40 (17)», Vol. 97 (2016) 287-293
In DnLXX-Th 3,40 (17), the formula that the french liturgy translates by trouve grâce devant toi ('as to please You') and that Jerome translates by ut placeat tibi is an enigma. The Greek versions offer a problematic text. As it has long been recognized, they presuppose a Hebrew Vorlage which is difficult to construe as an optative form. Instead, it should be construed as a determination or clarification of the principal clause (Joüon-Muraoka § 123r).
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et par field 4). dans les Oracles sibyllins, 7,30, on lit: evxila,sousi qeo,n,
«ils prieront dieu».
Quant au verbe evxila,skomai, il peut traduire plusieurs verbes
hébreux:
– rpk (piel) tout d’abord, dans le sens d’effacer le péché, de pardonner.
en si 45,23(29vg), ἐxila,skomai traduit rpk. Le verbe est rendu dans la
vulgate par placuit et le sujet est un homme, Pinhas, non pas dieu.
mais, selon Hart, placuit est peut-être écrit pour placavit 5.
– xls en si 5,6, au sens de pardonner et dieu est sujet. Zorell 6 signale
qu’il en est de même pour l’araméen samaritain.
– hlx au piel, au sens d’apaiser: Za 7,2; 8,22; ma 1,9, et alors le sujet
n’est plus dieu, mais un homme. en araméen, le même verbe s’écrit alx.
– avn en si 16,7, au sens de pardonner et avec dieu pour sujet.
– llp au Ps 106(105),30, au sens de prier, mais avec un homme, Pinhas,
pour sujet.
Quel que soit le verbe, grec ou hébreu, la suite de l’expression
grecque: «après toi» n’a pas de sens. il y a toute chance que le verbe,
grec ou hébreu, soit une erreur de transmission 7.
Le choix du verbe hébreu sous-jacent au grec se complique lorsqu’on
observe qu’à la fin du même verset, la LXX ajoute: kaὶ teleiw/sai o;pisqe,n
sou, «et compléter derrière toi», ou «et complète derrière toi», ou encore:
«et qu’il [notre sacrifice] complète derrière toi», teleio,w pouvant, avec
le même sens, être à l’infinitif aoriste actif, ou à l’impératif aoriste
moyen, ou encore, mais accentué teleiw,sai comme le fait Hamm pour
le Pap 967 8, à l’optatif aoriste actif à la 3e personne du singulier.
Toutefois, le codex Chisianus et la version syro-hexaplaire de Bugati 9
mettent astérisque et obèle à cet ajout, tandis que le Pap 967 omet sou.
4
f. fieLd, Origenis Hexaplorum quae supersunt sive Veterum Interpretum
Graecorum in totum Vetus Testamentum Fragmenta (oxford 1875) ii, 227, pour
Ps 77(78),38.
5
J.H. HarT, Ecclesiaticus. The Greek Text of Codex 248, Edited with Textual
Commentary and Prolegomena (Cambridge 1909) 214.
6
f. ZoreLL, Lexicon hebraicum Veteris Testamenti (romae 1984) 554.
7
o. friTZsCHe, Kurzgefaßtes exegetisches Handbuch zur den Apokryphen
des Alten Testamentes (Leipzig 1851) i, 126, propose une modification radicale
du texte: k. h` ἐxi,lasij ~yrpk e;mprosqe,n sou.
8
W. Hamm, Der Septuaginta-Text des Buches Daniel Kap. 3–4 nach dem Köl-
ner Teil des Papyrus 967 (PTa 21; Bonn 1977) 302-303.
9
C. BugaTi, Daniel secundum editionem LXX interpretum ex Tetraplis de-
sumptam. ex codice syro-estranghelo bibliothecae ambrosianae syriace edidit,
latine vertit (mediolani 1788) 33.