Alain Martin, «Matthieu 1:16 dans le palimpseste Syriaque du Sinaï», Vol. 15 (2002) 87-94
In the present article, the author analyses a variant reading of Matt. 1:16 that only
appears in a Syriac palimpseste of St Catherine in Mount Sinai and which concerns an
important issue of the Christian dogma: the virginal conception of Jesus.
NOTA87
S
MATTHIEU 1:16 DANS LE PALIMPSESTE
SYRIAQUE DU SINAÃ
ALAIN MARTIN
In the present article, the author analyses a variant reading of Matt. 1:16
that only appears in a Syriac palimpseste of St Catherine in Mount Sinai
and which concerns an important issue of the Christian dogma: the virginal
conception of Jesus.
1. Cet article est consacré à l’étude d’une variante qui ne se trouve que
dans un palimpseste en langue syriaque découvert en 1892 au couvent
Sainte-Catherine du Mont Sinaï par Agnes Smith Lewis. Nous utili-
sons ici l’édition définitive qu’elle en donna après une sixième visite
effectuée en 1906. Cette édition fut publiée en 1910 chez Williams and
Norgate à Londres.
Cette variante, qui est indiquée dans la 27e édition de Nestle-Aland
dans une rétroversion grecque, se situé à la fin de la généalogie de Jésus
donnée par Matthieu. Les noms de cette généalogie sont reliés mécani-
quement par le verbe εγγησεν; dans le texte habituel, cet automatisme est
rompu au verset 16 pour bien souligner que Jésus n’a pas été engendré par
Joseph: il est dit qu’il fut l’époux (ανδÏα) de Marie; le verbe est employé
au passif (εγεννηθη) et est mis en relation avec Marie (εξ ης).
Cette découverte a pu provoquer des réactions théologiques: en re-
mettant en cause la conception virginale de Jésus, elle touche à un point
important du dogme chrétien. Suivant les cas, ou on majora l’importance
de cette variante comme témoin de la foi primitive de l’Église, ou au con-
traire on la minora en parlant de la distraction d’un scribe.
On peut remarquer que, d’une façon générale, cette variante est peu
signalée dans les commentaires.
2. Le palimpseste du Sinaï –que nous désignerons désormais par
l’abréviation Sin. et qu’il ne faut pas confondre avec le manuscrit grec
01 découvert par Tischendorff– a été rapproché d’un autre texte syria-
que publié en 1858 par Cureton qui lui donna son nom. On regroupe
ces deux manuscrits sous le terme générique de Vieille Syriaque (par
FilologÃa Neotestamentaria - Vol. XV - 2002, pp. 87-94
Facultad de FilosofÃa y Letras - Universidad de Córdoba (España)