Wim Hendriks, «Lectio e Qua Caeterarum Ortus facillime explicetur», Vol. 22 (2009) 3-40
More than once a great number of different readings of the same text can be found. If one wants to find the authentic text, one should look according to Griesbach for the reading 'e qua caeterarum ortus facillime ex plicetur', the reading that easily explains the rise of the others. However, textual criticism involves more than simply determ ining the original text. It also entails seeing how that text came to be modified over time. In addition, one may think of the efforts of Amphoux who distinguishes several 'editions' of the gospels before the text of the great uncials of the fourth century. In this study I will expose my method and illustrate my way of handling textual variants by five texts from the first chapter of the gospel of Mark. The Bezan Codex D.05 is evidently an important witness for this gospel.
4 WIM Hendriks
cherche de la variante-source4. Aujourd’hui on va un pas plus loin: il faut
inclure dans l’objet de la critique textuelle la transmission même du texte.
Bonifatius Fischer le dit à ces mots: «Die neutestamentliche Textkritik
hat nämlich nicht nur das eine Ziel, den Urtext des Neuen Testaments
wiederherzustellen, sondern auch die Aufgabe, seine Text-Überlieferung
zu klären5». Encore Bart Ehrman: «Textual criticism involves more than
simply determining the original text. It also entails seeing how that text
came to be modified over time, both through scribal slips and as scribes
made deliberate modifications6». On peut penser également aux efforts
de Christian-Bernard Amphoux qui distingue plusieurs ‘éditions’ des
évangiles antérieures au texte des grands onciaux, le Sinaiticus (a.01) et
le Vaticanus (B.03)7.
Pour parvenir à ce double but, il faut rassembler toutes les différentes
leçons grecques d’un texte trouvées dans les manuscrits (et éventuellement
chez les pères) et les arranger par ordre de succession, avec les leçons sem-
blables l’une toute proche de l’autre. Voici un premier exemple emprunté
à l’Arbeitsbuch zum Neuen Testament (= ANT)8. Il s’agit de Mc 1,49.
a εγενετο ιωαννησ ο βαπτιζων εν τη ερημω κηρυσσων βαπτισμα B.03
parut Jean le baptisant dans le désert proclamant un baptême
b εγενετο ιωαννησ ο βαπτιζων εν τη ερημω και κηρυσσων βαπτισμα a.01
parut Jean le baptisant dans le désert et proclamant un baptême
c εγενετο ιωαννησ βαπτιζων εν τη ερημω και κηρυσσων βαπτισμα A.02
parut Jean baptisant dans le désert et proclamant un baptême
d εγενετο ιωαννησ εν τη ερημω βαπτιζων και κηρυσσων βαπτισμα D.05
parut Jean dans le désert baptisant et proclamant un baptême
Il n’est qu’une petite différence entre a et b (-/+ και), entre b et c (+/-
l’article ο), et entre c et d (déplacement de εν τη ερημω). Les leçons a et d
sont les extrémités. Une de ces deux peut être la leçon originale, à savoir
4
Léon Vaganay, Initiation à la critique textuelle du Nouveau Testament, 2e édition,
entièrement revue et actualisée par Christian-Bernard Amphoux (Paris 19862), 124.
5
Bonifatius Fischer, ‘Das Neue Testament in lateinischer Sprache’, dans Kurt Aland,
Die alten Übersetzungen des Neuen Testaments, die Kirchenväterzitate und Lektionare
(ANTF 5, Berlin-New York 1972, 1-92), 1.
6
Bart D. Ehrman, Misquoting Jesus: The Story Behind Who Changed the Bible and
Why (San Francisco (Calif) 2005), 151».
7
Christian-Bernard Amphoux, ‘Le texte grec de Marc’, dans Evangile de Marc: Re-
cherches sur les versions du texte (Mélanges de Science Religieuse 56, 1999, 5-25).
8
Hans Conzelmann und Andreas Lindemann, Arbeitsbuch zum Neuen Testament
(UTB 52, Tübingen 19751, 19805, 199110), 31-33 (= ANT).
9
Les leçons variantes données avec leur témoin principal. B.03 offre en fait ιωανησ avec
un seul νυν. Voir W+H et Wss).