Hellen Mardaga, «Note Sur La Triple Mention Des Disciples En Jn 18,1-2», Vol. 16 (2003) 117-131
This contribution deals with the threefold reference to the disciples in
Jn 18:1-2 and pays special attention to the double mention of them in 18:1.
In literary criticism there is discussion whether the second part of this
repetition 18:1b (ei0sh=lqen au)to\j kai\ oi9 maqhtai\ autou=) is secondary. In
the author’s view, however, 18:1b forms an integral part of the section 18:1-2
and cannot be seen as a later addition of a redactor. This threefold mention
illustrates the creative style of the evangelist. Not only does it fit in with the
rest of the pericope, but also coheres well with other passages of the Fourth
Gospel.
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σὺν τοῖς μαθηταῖς αá½Ï„οῦ14. Par la suite M.A. Matson ne s’occupe plus de
cette ressemblance.
Concluant son livre l’auteur admet qu’un problème important n’a pas
été résolu, notamment celui du texte du quatrième évangile tel que Luc l’a
peut-être connu15. Se confiant pour cela entre autre au livre de R.T. For-
tna, The Gospel of Signs, il suggère que Luc pourrait s’être servi d’une
version primitive de l’évangile, sans prologue ni discours de révélation16.
II
Les propos ci-dessus nous amènent à quelques remarques :
1. Outre les correspondances entre Lc 22,39 et Jn 18,1(2), mentionées
par M.A. Matson, d’autres ressemblances entre les deux versets peuvent
se démontrer: Le singulier á¼Î¾ÎµÎ»Î¸á½¼Î½ de Lc 22,39 s’accorde plutôt avec le
á¼Î¾á¿†Î»Î¸ÎµÎ½ de Jn 18,1 qu’avec le pluriel á¼Î¾á¿†Î»Î¸Î¿Î½ de Mc et Mt ; Plus précise
que le μετ᾿ αá½Ï„ῶν de Mt, la remarque par laquelle Lc indique que les
disciples suivent Jésus (ἠκολούθησαν δὲ αá½Ï„á¿· καὶ οἱ μαθηταὶ) évoque
celle de Jn 18,1 (εἰς ὃν εἰσῆλθεν αá½Ï„ὸς καὶ οἱ μαθηταὶ αυτοῦ).
En dehors de cela, certaines ressemblances entre Jn 18,1(2) et Mc
14,26.32 et Mt 26,30.36 sont intéressantes à signaler: La forme du pluriel
á¼Î¾á¿†Î»Î¸Î¿Î½ chez Mc 14,26 et Mt 26,30 exprime comment Jésus se rend au
mont des Oliviers avec un groupe. Chez Lc cette référence ne se retrouve
pas au même endroit, mais en 22,39 où il est fait état de ce que Jésus se
rend au mont des Oliviers avec ses disciples. L’ἔÏχονται plutôt vague de
Mc 14,32 se précise chez Mt en 26,36 comme chez Lc en 22,39. La tour-
nure de l’évangéliste Matthieu, á¼”Ïχεται μετ᾿ αá½Ï„ῶν, rend plus claire la
composition du groupe accompagnant Jésus à Gethsémani en permettant
au lecteur de conclure qu’il s’agit des disciples (cfr. Mt 26,35). L’emploi
de μετά pour désigner les disciples se retrouve chez Jean en 18,2 où la
tournure μετά τῶν μαθητῶν αυτοῦ signale pour la troisième fois la pré-
sence des disciples lors de l’arrestation. À deux reprises déjà l’évangéliste
a décrit en 18,1 les disciples comme groupe auprès de Jésus. Jésus sort
avec ses disciples (á¼Î¾á¿†Î»Î¸ÎµÎ½ σὺν τοῖς μαθηταῖς αá½Ï„οῦ), puis, ayant franchi
le Cédron, il entre dans le jardin avec ses disciples (εἰς ὃν εἰσῆλθεν αá½Ï„ὸς
καὶ οἱ μαθηταὶ αá½Ï„οῦ):
A. Dauer, Die Passionsgeschichte im Johannesevangelium. Eine traditionsgeschichtli-
14
che und theologische Untersuchung zu Joh 18,1-19,30 (München 1972) 22.53.
Matson, In Dialogue, 446: “A major question which I have not resolved, however,
15
is whether Luke actually had the Gospel of John or, rather, some document similar and
perhaps antecedent to itâ€.
Matson, In Dialogue, 447: “When the points of contact were compared with Robert
16
Fortna’s reconstructed Signs Gospel, a very high majority of contacts were found. That,
together with the absence of material from the prologue and revelation discourse chapters,
might suggest that Luke used an early form of John, not our final Johnâ€.