Wim Hendriks, «Lectio e Qua Caeterarum Ortus facillime explicetur», Vol. 22 (2009) 3-40
More than once a great number of different readings of the same text can be found. If one wants to find the authentic text, one should look according to Griesbach for the reading 'e qua caeterarum ortus facillime ex plicetur', the reading that easily explains the rise of the others. However, textual criticism involves more than simply determ ining the original text. It also entails seeing how that text came to be modified over time. In addition, one may think of the efforts of Amphoux who distinguishes several 'editions' of the gospels before the text of the great uncials of the fourth century. In this study I will expose my method and illustrate my way of handling textual variants by five texts from the first chapter of the gospel of Mark. The Bezan Codex D.05 is evidently an important witness for this gospel.
Lectio e Qua Caeterarum Ortus facillime explicetur 21
τον ιορδανην casu quo εν τω ιορδανη. Cela veut dire deux leçons, toutes
les deux sans ποταμω mais avec υπ αυτου après la forme εβαπτιζοντο.
Vu le précédent, on peut maintenant distinguer les leçons suivantes.
Je les pose les unes après les autres (maintenant en utilisant des chiffres).
1a και εβαπτιζοντο εισ τον ιορδανην υπ αυτου
1b και εβαπτιζοντο εν τω ιορδανη υπ αυτου
1c και εβαπτιζοντο εν —— ιορδανη υπ αυτου
et ils étaient immergés dans le Jourdain par lui
2a et baptizabantur ab eo in iordanen (in = εισ + 4)
2b et baptizabantur ab eo in iordane (in = εν + 3)
et ils étaient immergés par lui dans le Jourdain
3a και παντεσ εβαπτιζοντο εν τω ιορδανη ποταμω υπ αυτου
3b και εβαπτιζοντο παντεσ εν τω ιορδανη ποταμω υπ αυτου
et ils étaient tous immergés dans le fleuve Jourdain par lui
4a και εβαπτιζοντο εν τω ιορδανη ποταμω υπ αυτου
4b και εβαπτιζοντο υπ αυτου εν τω ιορδανη ποταμω
et ils étaient immergés (par lui) dans le fleuve Jourdain (par lui)
Vue la forme, il y a une opposition maximale entre la leçon 1a et 4b.
Quand même la leçon 1 dans sa brièveté, ne dit pas moins que la leçon
4. Je suppose que la leçon 1a soit originale. Cette leçon va de pair avec
verset 9b: και εβαπτισθη εισ τον ιορδανην υπο ιωαννου, et il fut baptisé
dans le Jourdain par Jean. Elle se range bien dans le contexte. Le mou-
vement, indiqué par εβαπτιζοντο εισ, est remplacé dans la leçon 1b par
εβαπτιζοντο εν. Dans la leçon 1c, dû à une erreur du copiste, l’article
devant ιορδανη a disparu61. La réparation de cette erreur dans le codex
D (D2 dans N27) est due au correcteur C62. En somme: on peut expliquer
1b par 1a, et 1c de son tour par 1b. Mais éventuellement la leçon 1b est
l’originale, et ainsi on peut expliquer par 1b aussi bien 1a comme 1c.
Si la vetus latina reproduit la leçon grecque supposée και εβαπτιζοντο
υπ αυτου εισ τον ιορδανην ou εν τω ιορδανη, on peut conclure que
l’inversion de εν τω ιορδανη et υπ αυτου a eu lieu déjà très tôt. Ainsi les
leçons 2a en 2b (avec respectivement dans = εισ et dans = εν) peuvent être
expliquées d’après 1a et 1b.
Le développement ultérieur (voir les leçons 3 et 4) est caractérisé par
l’addition ποταμω après εν τω ιορδανη. La tradition se ramifie: la leçon
61
Deux lettres perdues: voir note 57.
62
David C. Parker, Codex Bezae: An early Christian manuscript and its text (Cambridge
etc 1992), 133-139, place le correcteur C après G et A, et avant B etc.